Où va la littérature

Pas une question. Où va la littérature dans le sens de la direction qu'elle prend.
Je suis conscient que c'est un peu longuet, mais, sur l'engagement de l'écrivain, ça vaut la peine de s'arrêter.

En complément de l'article sur Jean Larose, qui, tout de même, méritait qu'on se livre à une réflexion digne de ce nom.

Trouvé ce paragraphe chez Maurice Blanchot dans Le livre à venir, "Où va la littérature", p. 366.

"Cependant, lorsque l'écrivain se porte, avec un tel entraînement, vers le souci de l'existence anonyme et neutre qu'est l'existence publique, lorsqu'il semble n'avoir plus d'autre intérêt, ni d'autre horizon, ne se préoccupe-t-il pas de ce qui ne devrait jamais l'occuper lui-même, ou seulement indirectement?

[...]

Si aujourd'hui l'écrivain, croyant descendre aux enfers, se contente de descendre dans la rue, c'est que les deux fleuves, les deux grands mouvements de la communication élémentaire, tendent, passant l'un dans l'autre, à se confondre. C'est que la profonde rumeur originelle - là où quelque chose est dit mais sans parole, où quelque chose se tait mais sans silence - n'est pas sans ressembler à la parole non parlante, l'entente mal entendue et toujours à l'écoute, qu'est "l'esprit" et la "voie" publics. De là que, bien souvent, l'oeuvre cherche à être publiée, avant d'être, cherchant la réalisation, non pas dans l'espace qui lui est propre, mais dans l'animation extérieure, cette vie qui est de riche apparence, mais, lorsqu'on veut se l'approprier, dangereusement inconsistante."

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