Joe Sacco ou renouveler le journalisme



Je tiens absolument à écrire à propos de Joe Sacco, non, pas l'ancien joueur des Mighty Ducks d'Anaheim. Le Joe Sacco qui a inventé un genre : le BD reportage.
Il est reporter et s'est rendu dans des endroits chauds du monde. La Bosnie et la bande de Gaza, notamment.
Il fait de la BD politique. Je vous vois venir. "Tu sais moi la BD, ce n'est pas mon truc." Ou encore: "J'aime beaucoup Tintin". Bien sûr, bien sûr. Ça dénigre la BD sans en avoir lu une depuis la petite école.
J'étais loin d'être conquis à l'idée de lire une BD, même les plus en vogue m'avaient fait "bof".
Mais Joe Sacco, ce n'est pas pareil. C'est tellement bien fait.
Je viens de finir Footnotes in Gaza, cette BD qui raconte les massacres oubliés qui ont eu lieu dans les villes de Rafah et de Khan Younis.
Je n'arrête pas d'en dire du bien. C'est facile d'accès et bien fait.
Sans blague, Sacco est à mon avis un incontournable. Me voilà emballé comme à la petite école, du temps où j'empruntais 10 bds d'un coup à la bibliothèque.
Franchement, je lui donnerais, à Joe Sacco, le Nobel de la paix et le Nobel de littérature la même année, autour de 2020, pour l'ensemble de son oeuvre.

Procurez-vous l'exemplaire sur Gaza et vous aurez l'air moins niais lorsque vous parlerez de ce conflit si complexe, et complexe est un euphémisme. Du pur plaisir.
Chez Drawn & Quarterly, rue Bernard.

L'américanité de nos villes

Je n'ai pas encore digéré le McDo de Saint-Charles, mon village natal.

"Toutes [les villes américaines] sont travaillées au ventre par le désir fou d'être une ville américaine. Les petites villes ressemblent carrément à des trous à rats avec les mêmes magasins, les mêmes banques, la même demi-douzaine de McDonald's et autres restaurants bon marché, les mêmes policiers à tête de lard qui ne s'excitent que le samedi soir, le même journal corrompu et les mêmes adolescents complètement tarés."
Dany Laferrière, Cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit ?

Puisqu'on est sur le sujet:

De bonnes nouvelles pour la chaîne McDonald's, qui prend maintenant en compte les produits locaux!

Erin


Si j'étais à la tête d'une maison de disques, je viendrais faire signer un contrat à Erin Lang.
Un papier sur une prestation qu'elle a faite à Toronto.

Wikipedia m'apprend son histoire assez singulière. Mes histoires de spéculateur vorace visant à lui faire signer un contrat ne mèneraient nulle part puisqu'elle a son propre label.

Elle se pratique tous les mardis au Dépanneur café. En plus, elle est charmante comme tout.


Là où la salopette fait l'homme


Une grosse au bar de la place, à Saint-Fortunat.

Une communauté de motoneigistes.

Je m'étais dit, je me souviens de ma première impression un peu romantique de la place, que ce devait être le trou-de-cul du monde. Heureusement, je me trompe toujours dans mes premières impressions.

C'est un de ces endroits "pittoresque" selon certains, qui résiste à l'air du temps diraient d'autres. Si l'imbécillité est pittoresque alors je veux bien parce qu'ici, à Saint-Fortunat, ce qui importe, c'est le moteur et la bière qui coule à travers son homme.

Une horde de motoneiges alignées comme autant de chevaux dans notre imaginaire du Far-west. Convention oblige, on doit enlever une partie de l'armure. On ne garde que la salopette qu'on ne peut enlever sans quoi la bedaine nous en tomberait.

Au menu, des burgers de bison et des hot-dogs wapiti. Génial!

Aux toilettes, un écriteau dit : « Vaux mieux une bière qui fait pisser qu'une femme qui fait chier. »

Dormir en public


C'est bien la première fois que je m'endors dans un café.

Je divague.

Dans un demi-sommeil, je me délasse, m'étire et reprends vie.
Je conçois mal que je puisse m'être endormi en public. L'espace d'une seconde, je me demande où puis-je bien être. Désorientation totale. Je ne suis pourtant pas du genre à m'endormir partout.
Le guichet ATM flashe comme un néon de casino. Ce pauvre guichet me fait marmonner des "a t'aime" en me trouvant très drôle.
Je suis presque seul. Sur le coup, je ne réalise pas qu'un type me regarde. Les cheveux gris, les traits du visage attendris et la barbe mal foutue, il me dévisage. On dirait Armand Vaillancourt.
La table, qui a des pattes en forme de pieds humains, me semble-t-il, a changé de place.
Et puis, avant de m'assoupir, je venais de lire cet article sur les monstres et les êtres humains qui sont laids dans le Believer. Cet article m'a assommé. J'en suis presque sûr. Au fait, j'ai un ami qui dessine des monstres.


Le vierge exposé


Je recommande l'exposition sur Roland Giguère à la Grande bibliothèque. Des trésors qui nous sont donnés à voir. L'auteur de Forêt vierge folle, qui était aussi peintre et graveur, faisait des estampes remarquables.

On se trouve dans l'atelier du poète, et ça fait tout drôle. On se sent comme si ce n'était pas vraiment notre place et que c'est même un peu voyeur de voir toutes les ficelles de la création.
Ce que nous voyons, nous avons le sentiment de ne pas être supposés le voir.

Horizons de 2009

Tiens, tiens. Les deux romans réunis sur une même affiche. Le ciel de Bay City et La route. Sont pas fous nos libraires.

Me suis demandé ce qu'ils avaient en commun, ces deux romans, pour avoir été si primés.

L'Amérique, bien entendu.

L'Amérique qui brûle. Une vision apocalyptique du monde. Notre américanité disséquée dans ses valeurs poubelles à la K-Mart.

Et puis, le miroir nous renvoie une image de nous-mêmes, notre individualité dans cette Amérique trouble. Chaque fois, le parcours d'un être seul au monde.

Dickner donne aussi dans l'apocalypse, tout comme pas mal de romans publiés en 2009...

Si c'est pas ça un horizon d'attente, je m'appelle Jauss.

C'est dans le sac


Hier, j'étais tout à l'envers. Une journée de printemps en janvier. Les avez-vous entendu les oisillons? Les oiseaux sont tout mêlés, comme moi. Je me mets une p'tite laine et je file au café.

Tellement de bonne humeur que c'était pas normal. C'était louche.

De la poésie pure, la neige molle, ma tête molle.

Ah, que j'aimerais me promener avec une citation d'Oscar Wilde sous le bras!

La poésie est à la mode. La poésie est parmi nous.

Merci, Renaud-Bray, d'ensoleiller mes journées de sacs à poèmes!

L'encadrement de la réussite


À la librairie de l'université, mis en valeur, dans la vitrine, il y a ces cadres dans lesquels on peut insérer un diplôme qu'on obtiendra dans un futur proche.
Je vous avertis, aucun de ces cadres n'est en bas de 100 piastres.

Je vous aide à faire votre choix, voici le mien :

Acajou ou cerisier pour le cadre de bois.
Bordure dorée avec ornement de type cordage.
Passe-partout fini suède bleu et filet or.

Le Devoir a 100 ans!


Je résume la situation des médias écrits montréalais :

CanWest est en faillite. The Gazette est donc en faillite ou à vendre.

Le Devoir a 100 ans! Descôteaux, son rédacteur en chef qui goûte le sirop de poteaux, clame sa pertinence! À mon avis, quand on a 100 ans, on a atteint un âge respectable et on n'a plus à dire qu'on est pertinent.
On devrait l'avoir déjà prouvée, notre pertinence. Au Devoir, force est d'admettre que la qualité des textes des pages littéraires et critiques est franchement inégale. Des morons à côté de Ferrari intellectuelles, ça donne un curieux patchwork. Parfois, mon Devoir, on dirait qu'il est écrit par une grand-mère centenaire.

La Presse vient de régler à la baisse les conditions de travail de ses employés. 200 travailleurs devraient perdre leur emploi (en distribution principalement) cette année au journal de la rue St-Jacques. Depuis cette année, La Presse n'est plus publiée le dimanche.

Comme si le portrait était pas déjà désastreux : les employés du Journal de Montréal sont en lock-out depuis le 3 octobre dernier. Se retrouvent sous cet abri de fortune qu'est Rue Frontenac.

Les journaux gratuits? L'Hebdo Ici a cessé d'être publié. Et, puis ça c'est de l'information-minute, pas du journalisme.

Pour Jean-Claude Leclerc, enseignant en journalisme à l'université de Montréal et journaliste au Devoir, "on se dirige donc vers un journalisme d'élite côtoyant des publications bassement racoleuses. "On abandonne le journalisme démocratique, celui qui participait à la formation de la conscience politique". Pour lui, le journalisme est à un croisement : "la voie facile ou la lutte".*

On fait quoi?

*Piqué des bribes d'une entrevue avec J-C Leclerc dans le journal des étudiants en journalisme "Le Reporter", décembre 2009.



Camus



Camus à l'émission Second regard. Ça n'a servi à rien de l'écouter sinon à se rappeler qu'il n'y avait pas de journalistes capables de traiter la littérature à Radio-Canada.

Entrevue avec la fille d'Albert. Elle nous a dit qu'elle avait de l'admiration pour son père...

On nous a décrit Camus comme "un écrivain solaire" en référence à ses phrases lumineuses et à ses affinités avec le soleil d'Alger... Pour ma part, j'ai relu L'été pour attraper un peu de cette "luminosité". C'est vrai que les phrases de Camus sont pleines de soleil, mais à la télé et avec la petite musique et les images nostalgiques, ça sonnait cul-cul pas à peu près.

L'été, cette nouvelle aux phrases magnifiques m'a fait me demander si on pouvait encore écrire comme ça, aujourd'hui. En lisant, j'étais persuadé que non, que ça ne se pouvait plus.
Camus est indissociable d'un "moment philosophique" de l'Histoire comme l'écrit Frédéric Worms dans le Télérama hors-série. À lire ou relire Camus, tout simplement.

L'oeil du styliste


L'Express nous offre Tom Ford en plein travail.

Critiquer la critique

A Single Man, un film de Tom Ford
"Pour son premier long métrage, Tom Ford fait preuve d'une maîtrise incroyable."

À Los Angeles en 1962, le professeur Falconer (Colin Firth) pense vivre la dernière journée de son existence. Inconsolable depuis le décès soudain de son amoureux (Matthew Goode), il a l'intention de se suicider. Avant de commettre l'irréparable, il décide de rendre une dernière visite à sa meilleure amie (Julianne Moore) et de boire un coup avec un étudiant (Nicholas Hoult)
Comme souvent, je lis la critique et ça ne me dit rien sur le film. Je vais le voir pareil parce que la critique, on finit par ne plus l'écouter.

Tom Ford, donc. Ce styliste bien connu réalise son premier film, et le monsieur donne encore dans le style, carré comme les lunettes qu'il dessine. Pas un fil ne dépasse. De la haute couture, ce film.

Je vous dis pas contre quel critique de cinéma je suis fâché, j'aurais l'air d'avoir une dent contre quelqu'un. Et puis, ce n'est pas plus lui qu'un autre. Mais voici une critique du film, A Single Man. J'en ai lu trois, elles sont toutes les trois identiques.
Mon chroniqueur, appelons-le "la critique" parce qu'on les met tous dans le même panier pour faciliter le dénigrement en règle.
Donc, ce que me disait la critique, ce ramassis de connaisseurs qui écrivent tous de la même manière : "d'une justesse infinie", "mise en scène soignée". C'est juste le début de l'horreur. Mais, je vous fais grâce du reste, vous connaissez la chanson. Ça continue en me disant que Julianne Moore aura assurément un Oscar. Cette propension à donner des trophées à tout le monde! Passons.
Au cinéma du Parc, je regardais juste le jeu de Julianne Moore, cherchant ce qui avait tant fait craquer la critique. Eh bien, ça vous gâche votre film, vous essaierez.

J'ai le papier entre les mains. Il y était écrit, néanmoins, comme pour que tout le monde redescende sur Terre, un peu pour rapprocher le film de l'auditoire aussi, que "Tom Ford réalise un portrait à hauteur d'homme". Fuck, non! Pourquoi "à hauteur d'homme"? Pourquoi écrire un tel mensonge? Failli m'étouffer. Le film est tout sauf à hauteur d'homme... Ce film, c'est de la haute couture. De la haute couture comme l'est une sacoche à mille piastres et comme les complets pour hommes singuliers signés du même Tom Ford : hors de prix. Alors, prêt-à-porter mon oeil.
Ce film-là, dans son esthétisme qui s'accroche à des lignes pures, à l'attention démesurée qu'il porte à des détails (les boutons de manchettes, les gestes millimétrés du professeur de littérature dans un département cossu, les manies aseptisées du dandy qu'il est, les couleurs monochromes recherchées). Le professeur Falconer a tout du personnage de Des Esseintes dans À rebours, de Jori-Karl Huysmans.
La critique, elle a raison sur le fond. Tout ça c'est un peu vrai que c'est beau, mais de la manière dont c'est dit, on a envie, comme le professeur Falconer, de se tirer une balle. Lire le journal, c'est chaque jour, lire les mêmes inepties.

Encore Ducharme


Ducharme, c'est comme un chien qu'on emmène au parc : il fascine la gent féminine.

- "Vous lisez Ducharme?"
- "Non..."

Ducharme, c'est Rimbaud, Nelligan et le Loch Ness en même temps. Ça rejaillit sur vous. On croit que vous êtes aventureux, poète et mystérieux alors qu'il n'y a rien de moins aventureux que de lire dans le confort d'un café.


Ces gens-là



Complément au billet précédent.


Falardeau



Alors que le corps de Pierre Falardeau est encore chaud, la pourriture refait surface. Je voulais écrire à propos de Falardeau, mais je ne le ferai pas. Pas ici. Je vais me contenter de lire La liberté n'est pas une marque de yogourt, son recueil d'articles. Son ton pamphlétaire nous renseigne sur les débats qui se sont tenus au Québec. Ce recueil, ça nous en apprend pas mal plus sur l'histoire récente du Québec que n'importe quel almanach.

La pourriture qui refait surface ce n'est pas Falardeau voyons! Enfin, un peu, mais ce sont surtout les paroles rances de ceux qui ont parlé si maladroitement de lui après sa mort. Il y avait quelque chose d'indécent là-dedans, dans ces hommages d'une fausseté rarement égalée. Il y avait quelque chose de vraiment lâche. Asteure qu'il ne peut plus se défendre, on va dire du bien de lui.

Ce bien, il n'en aurait pas voulu. Il aurait craché dessus. Ces gens-là, comme le chantait Brel jacassent et puent l'hypocrisie à plein nez. Pourquoi ont-ils une si mauvaise haleine, ces gens-là?

Ces gens qui ont dit tellement de bien de lui après sa mort, on ne leur avait rien demandé. Viennent mettre leur grain de sel pareil. Quand quelqu'un meurt, ils se sentent obligés de commenter sans arrêt. Se sentent obligés de "rendre hommage". Je ne dirai rien sur lui.

Comment donc parler des autres? Comment parler des morts, surtout?

Le langage


Comment un enfant peut-il confondre le langage au point d'entendre tout autre chose? Comment peut-il avoir une perception autre du langage?

Claude Quenneville commentait admirablement La soirée du hockey quand j'étais tout petit. "Tir... ôoo de peu", avec une intonation enthousiaste. Je pensais toujours que c'était un tir de feu.
Et je faisais des tirs de feu dans la cour.
Il y avait aussi ce jeu, de Wayne Gretzky 3D hockey dans lequel il était possible de faire des tirs de feu. Alors, le filet s'enflammait.

À force de répétition, "de peu" était toujours "de feu".

Quand on crie au feu, les enfants n'entendent pas au jeu. Mais parfois, de peu, peut devenir de feu grâce... au jeu.

Un devoir de lire



"Les livres géniaux n'intéressent personne. Hegel n'intéresse personne; il n'intéresse que ceux à qui il fait faire de l'argent, que ceux qui vivent de thèses et d'études. C'est un tour de force que d'avoir lu Hegel, Kierkegaard ou Racine. Il n'y a pas de femmes qui se déshabillent dans Hegel, dans Racine. Donc, quel intérêt? [...] Il y en a qui lisent parce que, pour eux, c'est un devoir, un de ces devoirs comme en font les enfants d'école. Ceux-là, s'ils ne lisaient pas, ils auraient peur, un de ces peurs comme en ont les enfants d'école qui n'ont pas fait leurs devoirs. On a si souvent associé la littérature avec beau, beau avec grandeur et grandeur avec devoir..."

Comme Mille Milles dans Le nez qui voque, "je n'aime plus cela, lire."

Parce que la lecture est devenue un devoir. Ça me fait penser à tous ces enseignants qui essaient de transmettre le "plaisir de lire". Cette affiche sur le mur de notre maigre bibliothèque d'école. C'était un crayon qui avait le sourire fendu jusqu'à l'efface. Et puis, il y avait les "J'aime lire". Quand un de nous ne savait que lire, il allait demander conseil au prof, debout à surveiller qu'on lise bien en silence. Je me souviens que le prof ne lisait jamais quand nous allions à la bibli. On demandait: "je sais pas quoi lire." Immanquablement, c'était : "Prends donc un j'aime lire!" avec le même sourire bête que le crayon.
Tout pointait en ce sens : l'amour de la lecture. Le problème c'est qu'on nous l'a présentée, la lecture, comme un devoir fantastique.
Et puis, la peur de ceux pour qui la lecture est un devoir, cette peur qui les tenaille les fait se sentir coupables de ne pas avoir assez lu, de ne pas avoir tout lu, c'est cette même peur que l'on nous a transmis à l'école. Je viens de m'en rendre compte.

Sentiments humains


Entendu à la radio:
"Il ne faut pas oublier qu'on a affaire à des êtres humains."

Le rappeler, c'est déjà, il me semble, l'avoir oublié.

Le Chroniqueur




Une autre diarrhée verbale qui coule sur les blogues, gracieuseté de Louis Hamelin pour qui ça devient une habitude. Sa chronique du 31 décembre regroupe plusieurs tics du seul chroniqueur littéraire du Devoir.



« Même les mauvais livres participent à l'enchantement, éclairent la route commune de leurs douloureux tâtonnements et contribuent à accoucher de cette encombrante protubérance de la raison, ennemie absolue du marketing et, pour cette raison, attaquée de partout, qu'est l'esprit critique. C'est la dernière subversion possible, celle qui demande à la littérature d'exiger, plutôt que de religieusement sacrifier aux poncifs de la bannière entoilée pour la seule gloire d'ajouter ses propres sécrétions blogogoïsantes à la globalosphère de toutes les vies, de tous les dangers et de toutes les vidanges. "

Qu'est-ce que tu veux dire, mon Louis? Pour moi, les mauvais livres ne participent aucunement à l'enchantement. Ils sont juste mauvais.

Louis Hamelin nous apprend aussi qu'il est un des derniers lettrés qui soit, un résistant. Dans toute sa folle solitude, le chroniqueur combat. Après Don Quichotte, voici le Hamelin de la Mancha qui se bat contre des pylônes électriques : "Ma maison et moi vivons ainsi, de l'espoir fou d'aider à sauver une dernière rivière sauvage du Nord, de décourager l'érection d'un pylône à la fois... "

Est-ce qu'un chroniqueur, c'est comme une éolienne ou bien ça s'essouffle? Quand il ne vente plus… il ne vente plus. Les palmes arrêtent de tourner. Peut-être. Et « l'érotisme de la lecture » dont il fait l'étalement exaspère un peu. Vieux jeu, va!

Après s'être ouvert une Heineken, notre coureur des bois de chroniqueur consacre la lecture, action suprême entre toutes : "Ensuite, rien d'autre que le bruit des mots et celui du vent."

Fais pas chier Louis. Le bruit des mots et celui du vent, vraiment?