Le conditionnel


Barthes dit quelque part dans son Roland Barthes que le conditionnel est beaucoup trop lourd, qu'il faudrait un autre temps verbal pour dire légèrement.

Dans la langue, tiens, un autre temps. Légèrement.

Mettons qu'on veut refuser un emploi sans froisser la personne. On dit quoi? L'opportunité serait intéressante. La personne ne comprendrait pas. En disant, elle serait intéressante, l'opportunité, on démontre déjà trop d'intérêt. Ça y est, elle nous croit intéressé alors qu'on voudrait dire le contraire.

Je crois que le conditionnel n'a pas la place qu'il pourrait avoir. Ou qu'on ne l'utilise pas dans toutes les teintes qu'il permet.

Imaginez qu'on puisse dire ans vraiment dire. Imaginez qu'on puisse utiliser le conditionnel par politesse, par égard. Je ne suis pas certain, mais... quelque chose me dit que nous n'avons plus beaucoup de cet égard-là, dans le langage du moins.

Si je veux faire entendre à mon interlocuteur que ce n'est pas exactement ce que je souhaite, cette opportunité qu'il m'offre sans décliner brutalement. Que lui dire?


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